Notes de lectures #16 - Spécial Premiers Albums Astérix
Dès mon plus jeune âge, on m’a offert des livres, d’abord avec « Oui-Oui » la bibliothèque rose, puis verte, aussi le Sapeur Cabembert et autres œuvres de Christophe et bien sur les diverses BD en petits formats et plus tard, Pif, Tintin et surtout Spirou. Je lisais donc beaucoup.
Ma (modeste) collection est variée mais aussi avec certains classiques : Tintin, Boule et Bill, Gaston Lagaffe, Blueberry, Tif et Tondu, Gil Jourdan, les Schtroumpfs , Alix…
Enfant, j’allais acheter ces livres à la librairie Dupuis, à Paris, bd St Germain
Mais ce qui m’a le plus marqué reste les Aventures d’Astérix… Obélix.. sans oublier Idéfix !!
J’ai conservé des albums qui sont signés par mes grand-mères, ma mère, offerts à l’occasion d’anniversaires ou de résultats scolaires et datant des années 70, donc entre 7 et 11 ans.
Cette œuvre de Goscinny et Uderzo étant ma préférée, j’ai décidé, à 64 ans de me replonger dans la lecture des principaux albums, écrits et dessinés par les auteurs d’origine, avec l’envie d’en faire ces notes de lecture.
Non pour en faire une analyse globale, mais souligner juste certains détails et parmi ceux-ci, me concentrer principalement sur ce petit personnage mais tellement important, bien que n’apparaissant qu’à partir du 5ième album (Le Tour de Gaule)… ceux qui connaissent auront compris qu’il s’agit d’Idéfix, le chien !
Mais avant d’en arriver là, il y a déjà ce premier :
« Asterix le Gaulois »
J’en retiens principalement une de ces dédicaces dont je parlais, celle de ma grand-mère maternelle en 1967 de cette édition de 1961
On peut d’ores et déjà noter les jeux de mots sur les multiples noms donnés aux personnages qui seront comme une marque de fabrique de ces aventures.
Observer aussi les dessins de personnages qui vont évoluer avec le temps et surtout d’Obelix qui n’a pas encore toutes ses rondeurs..
Mais l’image du banquet final est déjà là et ne cessera de marquer la Fin ! (ou Faim, aussi…)
« Asterix et la Serpe d’Or »
Le dessin des personnages principaux évolue un peu.
Première histoire de famille avec Obélix qui retrouve son cousin Amérix et aussi évocation de Lutèce et la ville, avec les embouteillages
A noter qu’ Abraracourcix a une tenue blanche qui n’est pas celle qui suivra et deviendra récurrente.
Si Idéfix n’est pas encore présent, un chien lui ressemblant est déjà dessiné en dernière case de la page 28
Pour l’image de fin, il y a bien le banquet, mais le Barde est en premier plan. Il reviendra plusieurs fois dans ces « fins » et souvent bâillonné…
« Asterix et les Goths »
Dans cet album et comme cela se retrouvera plus tard dans d’autres aventures à l ‘étranger on peut voir que pour montrer la différence de langage se marque par une typo des dialogues différente et visible dès le titre. La notion de frontière entre la France et l’Allemagne est marquante
Abraracourcix n’a toujours pas sa tenue vestimentaire définitive
Obélix grossi encore un peu et avec Asterix, ils changent de tenues et se « déguisent » pour la première fois. Là en Goths, mais il y en aura quelques autres exemples dans des aventures suivantes
« Asterix Gladiateur »
D’abord noter la dédicace de ma grand-mère paternelle. Elle m’offre cet album lors de vacances dans la maison de famille du Jura. L’édition est de 1964 mais ce cadeau doit se faire au début des années 70
C’est le premier voyage à Rome. Il y en aura d’autres !
Une fois encore Abraracourcix a une tunique blanche. Le Barde devient un personnage central dans cette aventure, ce qui ne l’empêchera pas d’apparaître toujours bâillonné dans la case finale
«Le Tour de Gaule»
Une fois de plus ce livre est dédicacé par ma grand-mère maternelle, mais sans date.
Ce Tour donne la possibilité aux auteurs de faire découvrir les spécialités locales et les différents caractères et accents de gens vivant dans ces régions… Comme un guide touristique de la promotion de la Gaule / France !
Mais c’est surtout la première apparition d’Idefix dans de nombreuses images à partir de la page 13. Toutefois le chien semble suivre Asterix et Obelix sans que ceux-ci ne s’aperçoivent de sa présence. Ce n’est pas encore le compagnon d’Obélix. Néanmoins sur l’image de fin, lors du banquet, il est en gros plan et part, fier et content, un os dans la gueule ! On peut imaginer qu’il a été donné par Obelix !
« Asterix et Cléopatre »
Un nouveau et premier long voyage publié en 1965 qui restera aussi dans les annales quelques années plus tard avec le gros succès du film réalisé par Alain Chabat en 2001.
Là encore on peut voir que les dialogues sont « écrits » pour faire la différences entres les langues et à chaque fois un renvoi pour donner la traduction.
Dans cette histoire là, Idéfix est le compagnon d’Obélix, il l’a donc adopté.
Et sa place est particulièrement importante dans le scénario même s’il est petit dans le dessin.
Dans un premier temps, Astérix le juge trop jeune pour ce long voyage (page 8). Obélix ne va pas en tenir compte. Et ce ne sera pas la dernière fois que cela se produira dans d’autres aventures.
Comme l’avait indiqué Astérix, un chien n’aime pas les chats et dès la page 11 on en a la preuve, alors que ce n’est qu’une statue de chat.
Toujours le concernant les 3 dernières cases des pages 16 et 17. Dans la première, il veut aller chercher ce qui est lancer, comme le font les chiens, mais obligé de stopper net après la réception de la pierre par Obélix. Dans la seconde, il boit de la potion magique ce qui lui permet de faire fuir un chien plus gros (là aussi le KaiKaiKai du chien s’enfuyant est en « égyptien » avec traduction)
On peut le voir aussi, vindicatif page 19, comme pour soutenir, approuver Obélix donnant des baffes au chef de la caravane transportant les blocs de pierres sur le Nil.
Vient ensuite l ‘épisode de la pyramide ou grâce à la promesse d’un os, de plein d’os, le chien permet aux 2 héros de sortir de ce labyrinthe, ce qu’il obtiendra enfin pour récompense (page 26)
Enfin, c’est aussi grâce à lui qu’Astérix pourra « amadouer » Cléopâtre et faire passer son message.
Le dessin de fin, n’est pas celle du banquet de nuit, mais celle du Chef reprochant à Obélix sa nouvelle taille de menhir… façon Obélisque
« Le Combat des Chefs »
Ici, comme l’histoire d’un changement de société, une opposition de culture entre ceux qui se soumettent à Rome et ceux qui préfèrent rester Gaulois.
Avec aussi Panoramix en personnage principal et de part son « Choc » , perdant quelques temps la mémoire pour préparer la potion magique.
La rondeur d’Obélix a évolué. Idéfix est très peu présent, mais sur l’image de fin, il est un peu plus en gros plan… avec un os !
« Astérix chez les Bretons »
Nos héros franchissent le Channel. Une fois de plus les noms choisis sont excellents et les dialogues savoureux et là sans changement de typo, montrent la différence de langages et de culture. Cette fois, c’est à Astérix de retrouver un « cousin germain » (« secouons nous les mains ! « page 8)
Pour une fois, Obélix se souhaite pas entrainer Idéfix dans ce voyage et lui demande «d’être bien sage » et on ne le verra plus, même à la fin.
On peut noter ce « clin d’œil » à la Tour de Londres (p 29…) sans oublier cette sorte d’hommage au rugby et celui de l’introduction du thé en Gaule.
« Astérix et les Normands »
Là aussi ce nouvel album débute par une histoire de famille mais cette fois avec celle d’Abraracourcix et l’annonce (par un messager ancêtre de la poste*) de l’arrivée de son neveu au nom bien porté « Goudurix ». Il arrive d’ailleurs dans le village avec son char façon berline de sport.
Cela va donner lieu à montrer à la fois le choc de modes de vies, de cultures, de générations entre ceux de Paris (grandes villes) et de la Campagne… les jeunes, les anciens
Dans cette histoire Assurancetourix a une grande importance. C’est la première fois, mais pas la dernière ! même s’il chante toujours aussi mal et que le succès n’est pas au rendez-vous. Pour autant, ce n’est pas lui qui sera attaché et bâillonné dans l’image de Fin
Sinon, on peut aussi voir Obelix arracher son premier arbre (par erreur) et cela rend triste Idéfix. Il y en aura un second (page 31) et juste avant ce petit détail avec Idéfix qui grogne face à la peau d’ours… et toujours avec lui l’anecdote de son flair car il a apprit à suivre la trace des menhirs ! (p33)
* noter aussi dans la première image que ce « facteur » amène l’équivalent du catalogue « Manufrance »
« Astérix Légionnaire »
L’histoire commence avec un Obélix totalement sous le charme de Falbala ce qui l’amène a déraciner un arbre (Pas de sa faute, c’est du fait qu’il y a plein d’arbres dans la forêt !!...Savoureux !) et bien sur à désespérer Idéfix (Houuhouho !)
Là aussi Idéfix n’est pas du voyage, mais Obélix le confie à Falbala qui l’embrasse, le petit chien est lui aussi totalement séduit (et là en gros plan page 13)
Dans le reste du récit on peut noter une critique du système administratif. Peut on aussi y voir une allusion à la Légion Etrangère Française ? En tout cas, une fois de plus pour en exprimer la diversité des peuples, leurs différences… tout en humour avec aussi cette présence du traducteur.
C’est aussi l’occasion de voir nos héros avec un costume de légionnaire.
Ces changements d’habits ne seront pas nombreux dans l’ensemble de l’œuvre
La fin est aussi savoureuse avec Idéfix qui retrouve Obélix avec son ruban rouge autour du cou. Obélix qui tombe suite au bisou de Falbala et Astérix qui est sur l’arbre, isolé, à la place du Barde…et amoureux lui aussi !
« Le Bouclier Arverne »
Dans mon album, le signal de l’édition d’une de Luxe… Que je possède en partie.
Ici le personnage principal de l’histoire est le Chef. Il est malade du foie et Idéfix en sautant dessous pour rejoindre Obélix participe à sa manière à ce diagnostique ! Cela va donner lieu à un autre voyage où une fois encore la différence de langage régional est marqué et pleine d’humour.
Il y a aussi ce personnage « tire au flanc » qu’on retrouvera dans Astérix en Corse. Mais surtout la découverte de ce bouclier dont le dessin sera définitif
pour les suites avec Abraracourcix. Quant à Idéfix, il faut noter les gros plans où il ne comprends pas la facherie des 2 héros (page35) et la case où après un bain il grogne car il faut à nouveau retourner dans le charbon (p 39) Et pour terminer,, pour une fois le Barde est présent au banquet mais le Chef est absent et en conflit avec Bonemine !
« Astérix aux Jeux Olympiques »
A quelques semaines des JO de Paris 2024, un album à relire !
Ici, à nouveau le prétexte d’un voyage… en Grèce et en « voyage organisé »
Comme dans d’autres aventures, Obélix n’aime pas qu’on lui fasse remarquer « qu’il est gros ». Quant au Chef, apprécier ces cases où il prend son bain annuel et qu’à chaque fois on vient le déranger ! (p 10-11)
Agecanonix est en forme, danse et boit !
Idéfix fait partie du voyage, il se rêve en vainqueur lui aussi (p77) et est aussi très vigilant (gros plan p 43-44)
Les « dopés » sont punis et la Gaule (Astérix) gagne !
« Astérix et le Chaudron »
Histoire sur le thème des impôts et sur ceux qui « magouillent ». Comme d’habitude, le choix des noms est particulièrement judicieux, humoristique.
Là aussi nos 2 héros se chamaillent mais très vite se réconcilient… avec l’expression, soutien d’Idéfix (p 12)
Dans cette histoire, il faut aussi observer le nouveau passage des Pirates.
Ce sont des personnages récurrents, mais ici installé à terre (un peu comme le bateau Le Lydia, un casino, boite de nuit à Port Barcares dans les années 80)
Astérix et Olélix font des essais de commerce… pas concluant et même Idéfix n’a pas apprit à bien compter, contrairement à ce que pense Obélix (p 24).
A souligner, l’évocation humoristique du milieu artistique et du festival d’Avignon, du jeux avec le tiercé sans oublier le système bancaire et la savoureuse caricature du fonctionnaire des impôts (p43)
Mais pour finir, les Pirates ne coulent pas et sont riches de sesterces !
« Astérix en Hispanie »
L’occasion d’un nouveau déplacement et de décrire le fier peuple Hispanique qui se fera au travers du personnage de Pépé
Mais avec au début aussi une nouvelle allusion à l’Empereur Napoléon (tirage d’oreille)
Le contentieux entre forgeron et poissonnier devient plus marquant, il deviendra récurrent.
On peut aussi constater l’allusion aux gitans, nomades, avec caravanes, danses, flamenco, ces cases avec Don Quichotte ! et celles des fêtes « druidiques » relatives à celles religieuses en Espagne (comme semaine sainte à Séville)
D’abord surpris, interrogatif, Idéfix sera très vite complice avec Pépé. Il dort à ses côtés (p 36) et ensuite Pépé le tient plusieurs fois dans ses bras. Il sera triste de le quitter (snif – p 48) mais dixit le père de Pépé, il a « bonne mine » : nouvelle allusion !
Pour finir, Obélix danse le flamenco et il est bien cambré !
« La Zizanie »
Les auteurs évoquent là l’esprit propre à la facilité de polémiques. Auraient-ils là aussi des visionnaires ?
Reste que cela est toujours d’actualité et renforcé par le déferlement de commentaires sur les réseaux sociaux.
Savoureuses cases entre le Chef et sa femme Bonemine. (évocation des cadeaux de chefs d’Etats qui finissent dans des Musée et du pouvoir des Premières Dames, du pouvoir des « politiques-chefs » ?)
Nouvelle dispute entre Obélix et Astérix, vite résolue et Idéfix heureux de cela (p 18)
Etonnant et aussi en avance sur le féminisme dans la case de la page 19 avec Agecanonix faisant la vaisselle !
Idéfix , guerrier, qui attaque l’arrière garde d’une troupe de romains, le chef qui envoie ses porteurs de bouclier ouvrir les portes ou qui s’incline sont des instants brefs mais marquants. On observera aussi la caricature de Lino Ventura en centurion romain.
La dernière image, montre Idéfix qui a lui aussi offert un cadeau au Chef : un os avec ruban !
« Astérix chez les Helvètes »
Comme dans la précédente aventure, Abraracourix à des soucis avec ses porteurs de bouclier et une nouvelle fois, délicieux dessins et dialogues dès les 2 premières pages… et se poursuit p 14 (case du haut)
Ce nouveau voyage a pour origine une demande des Romains, ce qui n’est pas banal ! et Panoramix en fait partie mais idéfix disparaît sans raison. Avant de découvrir, comme d’habitude, les traits de caractères d’un autre peuple, sur le chemin allusion aux restaurants d’autoroute (à l ‘époque, Jacques Borel en est le leader)
En Suisse, ben sûr, la propreté est largement évoqué, comme la Banque et ses secrets, la Fondue, la Croix Rouge (p 43), Guillaume Tell et les fameux paysages de montagnes
A la fin, un romain fait partie du banquet, Idéfix réapparait très discrètement dans les bras d’Obélix.
« Le Domaine des Dieux »
Il s’agit ici d’un choc entre 2 civilisations mais aussi de la critique d’une nouvelle forme d’immobilier (ville nouvelle, faux luxe) sans parler de l’inflation créée avec les nouveaux arrivants
Dès la page 7 on retrouve un Idéfix agressif car le géomètre « s’attaque » aux arbres, voire évanouie au premier arraché. Heureusement Panoramix est là pour les refaire pousser rapidement… à son plus grand bonheur (p17)
La caricature de l’album est consacrée à Guy Lux et à ses célèbres jeux.
Le Barde est utilisé dans la stratégie d’Astérix et a le droit de chanter… un temps ! Mais il n’est pas bâillonné dans l’image de fin, même s’il en est absent.
« Les Lauriers de César »
Idéfix est absent de toute l’histoire mais une fois encore, la possibilité pour nos héros d’aller à Rome et de montrer le contraste entre la campagne et des grandes villes avec son tourisme, ses embouteillages , la vie « artistique » etc..
Séquence très marquante de Bonemine avec son frère (pas la seule fois) la bonne portugaise, là encore pour marquer la différence de 2 façons de vivre selon les classes sociales.
On voit encore qu’Obélix ne supporte pas l’alcool avec ces conséquences
Les fêtes, soirées de Grucchus, le fils de Quiquilfus, ressemble aux orgies des Helvètes… le gruyère en moins !
Nouvelle caricature avec celle de Jean Richard au cirque (normal !) et l’évocation de la justice (bataille d’avocats)
Dans l’image de fin, le Barde a Homéopatix pour « compagnon »
« Astérix en Corse »
J’ai une « tendresse » particulière pour cet album, car j’ai eu la chance de vivre plusieurs années sur cette île « magique », d’en apprendre l’histoire, la culture, même si cela c’est fait quelques années après la parution du livre.
Mais avant cela, il reste le scénario, les dialogues particulièrement réussis et qui font sur nombres de points que le livre est à part dans la série des Astérix
A commencer par le fait que dans les premières pages, ne se trouve pas la carte du village Gaulois, mais de la Corse. Vient ensuite le Préambule des auteurs… pour avertir du (des) particularisme(s) de l’histoire, du contexte, même si à la sortie en 1973, les évènements d’Aléria n’interviendront que 2 ans plus tard.
Autre « premère » les premiers dessins montrent la nouvelle génération où les fils « de » se disputent de la même manière que leurs pères (bien sûr le forgeron et le poissonnier !). Cela amène à un nouvel épisode du chef avec ses porteur de boucliers (comme en suite des précédentes histoires)
Le nom du personnage principal corse et un hommage à Tino Rossi, mais tous les autres noms sont excellents (Figatelix)
C’est aussi l’occasion pour nos héros de retrouver les personnages marquants dans d’autres albums (Hispanie, Les Bretons, Tour de Gaule, etc…) pour fêter Gergovie, avec une bagarre et de papoter aussi ensemble pour les dames.
Ocatarinetabelatchitchix aime d’entrée le caractère d’Obélix qu’il assimile à celui d’un Corse
Pour ce voyage, Astérix refusant qu’Idéfix soit du voyage, Obélix trouve la parade en l’offrant au chef Corse…. Qui va rapidement être fatigué de le porter !
On y voit également toute la diaspora Corse à Marseille
Pour ma part les cases les plus marquantes sont page 20. Là Il y a plein d’odeurs avec celle du fromage (surement u casghu merzu, vieux fromage avec des vers) avec les expressions d’Astérix et Obélix et surtout Idéfix qui hurle à la mort avant celle du maquis corse. Fromage qui va d’ailleurs provoquer une explosion !... comme un rappel nationaliste !
Les passages avec d’autres particularismes insulaires sont excellents : les 4 séniors qui commentent les évènements, la rivalité entre clans, le renégat, le moment entre Chipolata, son frère et le légionnaire, le labyrinthe du maquis corse.. S’joute aussi l’allusion à Napoléon et sa grande armée
Et pour terminer, Obélix qui en cadeau demande le retour d’Idéfix ! et qui au final a prit une habitude corse : la sieste !
Un album génial qu’on peut relire sans cesse avec un immense plaisir.
« Le Cadeau de César »
S’il est cité dans le titre, César est absent. Cet album est plutôt une histoire d’élection démocratique ! avec les «luttes » (bagarres), les promesses et désaccords qu’elle entraine
Quelques moments délicieux, avec le Chef encore dérangé de son bain annuel et ses porteurs qui obéissent avec toujours les mêmes conséquences de chutes (p 12-22), Obélix qui apprend à Idéfix à rapporter les menhirs, et peut s’offusquer qu’Astérix considère ce type de lancer comme dangereux. Pour lui, le danger provient d’abord des champignons (p 12-13). Toutefois, il en confectionne un à sa taille et le chien va bien le chercher (p24). Et Obélix l’ayant bien dressé, il est tenté d’aller le chercher, mais là c’est un gros lancé dans le camps Romain (p 44°
A nouveau, l’arrivée d’une jeune femme va semer le trouble chez Obélix et bien sûr Idéfix est jaloux (p 15, 16,17, 24) mais le console de sa tristesse après le départ de Zaza (p 48)
On peut noter l’allusion à Zorro et Cyrano de Bergerac (texte) avec Astérix se battant avec son glaive (pas courant). Certes ici le « Z » est aussi en rapport avec Zaza ! (p31). Tours dans le cadre de cette campagne politique, le fameux moment du débat avec Assurancetourix ! (p 41-42)
A la fin, le Barde n’est pas attaché.
« La Grande Traversée »
Comme Ulysse, Astérix et Obélix font un très long voyage en bateau qui va leur donner lieu d’arriver dans un nouveau monde prouvant ainsi que ce ne sont ni les viking et encore moins pas Christophe Colomb qui en sont les découvreurs. Mais concernant les premiers ils sont présents dès le début de l’histoire qui avec audace débute avec des premières cases blanches ! Et il y aura aussi des cases toutes noires (p 11)
Au delà des bagarres habituelles ayant entre autres pour cause les poissons d’Ordralfabétix, les « enguelades » entre Astérix et Obélix sont plus nombreuses que dans d’autres aventures.
Idéfix est du voyage, il signale des dangers (les Pirates, les Indiens…) participe aux chasses de nouveaux animaux, même s’il est particulièrement effrayé par ce nouveau « glouglou » et à la recherche d’Astérix (p 23-24)
Ici, contrairement à d’autres aventures à l’étranger, impossible de se comprendre, il faut mimer, montrer sa valeur pour pouvoir échanger avec ces « Crétois » ou « Thraces ».
Par 2 fois, Idefix est hilare en observant son maître (p 28-29) et ne semble pas déranger par le fait de manger du chien alors qu’Obélix pour ne fois n’a plus faim ! Excellent passage aussi avec lui avec la fille du Chef indien qu’il qualifie de « grosse », détail qui fait qu’il n’est pas amoureux.
La dernière case de la page 39 est bien sûr un clin d’œil à la statue de la Liberté, mais le moment entre Idéfix et le chien Danois qui parviennent à échanger alors que les humains ne se comprennent pas est remarquable (p 37)
Le choix des noms, les dialogues sont toujours excellents. Pour l’image de fin, une première, c’est Ordralfabétix qui est privé de banquet.
« Astérix chez les Belges »
Dans cette nouvelle aventure, chose peu courante, les auteurs remercient (en clin d’oeil) Victor Hugo et Pierre Bruegel l’ancien (p 47).
L’occasion aussi de rencontrer à nouveau César, comme arbitre… et mauvais joueur d’après Obélix (p 37) mais aussi dont les citations (enregistrées ou non – p29/30 sont à la baisse - p 38 ou reprises - p39)
Dès le début revient le gag du Chef lâché par ses porteurs de bouclier, et bien sur une nouvelle bagarre !
On observe plusieurs caricatures : Pierre Tchernia, Annie Cordy, les Dupont(d) de Tintin, Eddy Merckx
Les allusions sont nombreuses : à l’humour Belge, la « rivalité de ces 2 peuples, néanmoins amis, à l’Armée (chant p 6, « sur toutes les routes y’a des cailloux », les spécialités Belges (frites, p25- le manneken pis, p 35) sans oublier la défaite de Waterloo (p 45)
Nouvelles images de frontières comme dans d’autres épisodes
Quant à Idéfix, du voyage, un gros plan sur lui, car vu les repas, il grossi (p32). Sinon, même si présent dans de nombreuses cas, rien d’autre de vraiment significatif.
« Obélix et Compagnie »
Premier album où Obélix est cité dans le titre, son anniversaire en est-il le prétexte ? Un tout cas, un beau cadeau avec des Romains « tout neuf » ce qui sensibilise Obélix. Quant à Idéfix, il a aidé son maitre si l’on en juge le morceau de tissu dans sa gueule (p11)
Mais le fond de l’histoire est ailleurs et si la force ne peut soumettre ce village d’irréductible, il s’agit une fois de plus d’user de la ruse, de certains procédés, un peu à l’identique d’histoires précédentes (Domaine des Dieux, le Devin…) et cela va se faire grâce aux idées d’un jeune « Enarque ». Rien n’a changé depuis la parution de cet album (1976), ceux sortis de cette école sont nombreux dans les administrations, le gouvernement.
Le thème principal est donc l’économie de marché
Un nouvel envoyé spécial, Saugrenus, va « séduire » Obélix en lui expliquant le principe de l’offre et la demande, même si Idéfix s’en méfie et grogne déjà (p14). Tout comme, il défend son os (p 17) puisqu’Obélix n’a plus le temps de chasser. Mais les principes simples de l’économie sont compliqués et Idéfix est d’accord sur ce point (p19) et en arrive à mordre Obélix (p23)
L’économie n’est pas dans l’ADN d’Obélix et quand les prix monte il regarde au ciel ! Mais rentre dans le système de la consommation, tout comme le reste du village. Le tout donnant lieu à une belle critique du système capitaliste.
Idéfix en arrive a se moquer d’Obélix et de sa nouvelle tenue d’homme riche (p39), à s’esclaffer suite à l’idée d’Astérix pour déjouer le plan de César avant d’aider Obélix pour la dernière attaque de Romains. Enfin, observer la première case (p 43) première allusion LGBT ? et une nouvelle caricature avec Laurel et Hardy.